Petites bestioles de février
J'adore les petites bêtes du jardin, aussi communes soient-elles. Et surtout, j'adore les photographier. Alors quelle n'a pas été ma jubilation quand j'ai découvert toute une colonie de cloportes en refermant le couvercle de mon bac à compost !
Pendant ce temps, un minuscule escargot se promène sur une tige d'agapanthe.
Et au profit d'un rayon de soleil qui réchauffe les températures et les cœurs, un bourdon joue les acrobates dans des feuilles mortes !
Présentation du jardin
Chose promise, chose due ! C'est sympa de poster des photos en gros plan de mes plantes préférées, mais puisque certains d'entre vous se demandent – à juste titre ! – à quoi ressemble mon jardin dans sa globalité, je vais reprendre son histoire depuis le début.
J'ai emménagé il y a bientôt cinq ans dans une maison de ville quimpéroise, qui est dotée d'un jardin d'une superficie époustouflante de 170 m². Les anciens propriétaires devaient apprécier le jardinage ; ils y avaient planté beaucoup de jolis arbustes et de rosiers, en suivant une disposition assez symétrique dans l'esprit d'un jardin à la française. Le terrain a donc une forme plus ou moins carrée, et il était à l'époque coupé en deux par une large allée de sable compacté qui séparait deux plates-bandes engazonnées et bordées de rosiers, dont un pommier marquait chaque extrémité.
Quand j'ai déménagé, je n'ai pas pu me résoudre à laisser mes plantes derrière moi ; j'en ai donc récupéré le plus possible, que j'ai partiellement replantées comme j'ai pu dans ce tout petit jardin. Celles qui étaient restées en pot chez ma mère sont pour la plupart décédées à la suite des fortes chaleurs de cet été-là, et un an plus tard, entre les anciens végétaux et ceux que j'avais réussi à planter avant que la canicule ne décime leurs petits potes, le jardin commençait à ressembler à un joyeux foutoir.
Et pour ne rien gâcher, beaucoup de mes vivaces se sont fait ratiboiser par une armée de gastéropodes voraces, qui a déferlé sur mes plantes telle la Wehmarcht sur l'Europe en 1940. Aujourd'hui, il ne me reste plus qu'un seul hosta sur la trentaine de spécimens que j'avais rapportés ; plus d'astrances, plus de dahlias ; adieu aussi asters et épimédiums, qui n'ont pas résisté à la horde bien déterminée à éradiquer mes tendres végétaux. Où que l'on aille dans le jardin, on trouvait ces odieux mollusques sournoisement tapis sous une feuille, aux aguets sur une branche ou un tronc, voire carrément en grappe dans les anfractuosités des murs ou sous le rebord des fenêtres.
Ces déboires ont fini de doucher ma motivation au jardin. Fatiguée par la rénovation de ma maison (et là, l'avant-après est autrement plus impressionnant !), découragée par les insatiables gastéropodes, j'ai laissé mon jardin à l'abandon pendant deux longues années. Jusqu'au jour où, voulant profiter du soleil sur ma terrasse, j'ai dû tailler un deutzia dont les proportions devenaient carrément dantesques, du moins compte tenu de la taille du jardin. Et l'espace que cela a libéré m'a donné un élan insoupçonné. Prise d'une frénésie destructrice, je me suis attaquée au forsythia voisin, puis au weigelia que je trouvais mal placé, et j'ai fini par littéralement tout décimer.
J'ai acheté une bineuse électrique, défoncé les deux plates-bandes surélevées et l'allée en sable, puis fait sauter à la pioche toute la moitié gauche de la terrasse qui longeait à l'époque la maison sur toute sa longueur (pour une terrasse, le côté long et fin, ça ne sert franchement à rien). J'ai dessiné à la place un massif aux lignes ondulées...
... et entassé toutes mes plantes au fond du jardin en attendant.
Puisqu'il eût été dommage de s'arrêter en si bon chemin, j'ai aussi tracé un autre massif le long du grillage qui sépare mon jardin de celui des voisins, créé une sorte d'îlot de verdure plus ou moins au milieu du gazon, dessiné un autre massif autour du pommier de droite et installé une balançoire pour mes filles.
Quelques mois plus tard, l'une de mes voisines a fait venir un élagueur chez elle ; ni une ni deux, j'ai sauté sur l'occasion pour lui demander d'abattre le pommier de gauche, qui donnait depuis quelque temps des signes de faiblesse. Cela a libéré un « vaste » espace où mon cerveau enflammé n'a pas tarder à imaginer l'un de mes plus grands fantasmes de jardinière : un bassin avec une cascade.
Et ce rêve s'est concrétisé il y a pile poil un an, juste à temps avant le confinement : j'ai donc pu passer les quelques mois suivants au soleil à faire des barbecues avec mes filles en me laissant bercer par le doux clapotis de l'eau. (Pour conserver le caractère idyllique de ce tableau, c'est à dessein que je passe sur les effets désastreux de cette glandouille en plein air sur ma consommation de cigarettes et de café.)
Voici donc une vue d'ensemble du jardin depuis ma terrasse en ce printemps 2020. Le massif de droite, dont la courbe était bien moche, a été redessiné, même si ça n'est pas flagrant sur la photo.
Repos et café frappé bien mérités pour la jardinière !
Matin d'hiver au jardin
L'hiver est bien installé et le jardin, bien que loin de son apogée, a tout de même de jolies choses à offrir. Le camélia 'Cinnamon Cindy' est couvert de petites fleurs dont je peine à distinguer le parfum, mais dont j'adore la délicatesse.
Dans les massifs, les crocus commencent à fleurir, quoique bien moins nombreux que l'année dernière. Je me ferai un plaisir d'en replanter de nouveaux cet automne !
Mais les stars du moment, ce sont les hellébores. Je suis toujours aussi fan de mon double blanc que j'avais eu en cadeau d'anniversaire de la part de Promesse de Fleurs il y a plusieurs années...
... pourtant, mon chouchou du moment, c'est celui que m'a offert ma belle-sœur à Noël, issu d'une division d'un énorme pied qu'elle a dans son jardin et que j'admire depuis longtemps.
Et enfin, au bout de cinq ans, mon iris d'Alger fleurit, et même plutôt généreusement !
With a little help of my friends...
Après de longs mois de grisaille, le soleil revient et le jardin reprend vie. Sur le balcon, mes potées de bulbes se parent de couleurs délicates...
Tandis qu'en bas, dans le jardin, les crocus violets répondent au jaune vibrant des jonquilles et à celui, plus doux, des primevères.
Ce jardin qu'au bout d'un an et demi, je n'ai toujours pas réussi à m'approprier m'apporte donc tout de même sa dose de petits bonheurs, et les meilleurs d'entre eux sont sans doute les cadeaux d'amis blogueurs dont je n'ai pu me résoudre à me séparer lors de mon déménagement. En ce moment, c'est le Triple S de Greg (qui vient de rouvrir un blog, allez vite le découvrir sur http://unjardindebourg.blogspot.fr/ !) qui tient la vedette, avec ses couleurs inimitables qui mettent en relief la finesse de son jeune feuillage...
Alors je voulais simplement dire merci à tous ces généreux donateurs, qui se reconnaîtront sûrement ; la présence de vos plantes chez moi me rappelle les si bons moments que j'ai passés à discuter avec vous, sur Internet pour certains et même en chair et en os pour d'autres. C'est un baume pour le cœur quand j'ai une baisse de moral, et une source de joie inépuisable au quotidien. Amis jardinautes, encore merci pour votre générosité, je pense fort à vous et j'espère qu'un jour, je trouverai à nouveau un peu de temps pour vous lire (et vous écrire) plus souvent !
Calendrier de l'Avent
Demain commence le mois de décembre. Un jour que nous attendons toutes les trois avec beaucoup d'impatience, car cette année, je me suis lancée dans la confection d'un calendrier de l'Avent géant !
Si la plupart des cadeaux sont de petits riens (bonbons, paillettes ou gommettes pour les filles, sachets de thé pour moi), certains sont plus conséquents (boîtes de Lego ou de Playmobil, petits livres, bouteille de moelleux ou de bière artisanale à la framboise), ce qui m'a incitée à confectionner moi-même mon calendrier pour pouvoir adapter la taille des sacs à celle de mes cadeaux. Résultat : il est presque aussi haut que moi – qui ne suis pas si petite que mon pseudo le laisse imaginer !
Par un beau dimanche pluvieux, j'ai donc récupéré des chutes de tissu qui me restaient d'un projet avorté dans mon ancienne maison (rideaux ? nappe ? je ne sais même plus pourquoi j'avais acheté une telle quantité de tissu gris !), et je me suis mise à coudre mes sacs un par un. Tête-en-boule n°1 a pris beaucoup de plaisir à choisir les rubans, à coller des étoiles pailletées sur certains sacs, à apposer les numéros et parfois même à appuyer sur la pédale de ma machine à coudre !
Il ne restait plus qu'à confectionner une structure en bois avec des tasseaux récupérés à Castorama, à suspendre les sacs et à agrémenter le tout d'une petite guirlande... et, le plus dur, à attendre le premier décembre ! Je vous souhaite à tous une très belle période de l'Avent, pleine de préparatifs joyeux et de jolies petites surprises !
Mon premier terrarium : les succulentes
Cela fait longtemps que j'admire les terrariums composés par la pépiniériste du Domaine de Boutiguéry à chaque fois que je déguste un délicieux café au lait au Kafeenn, un sympathique coffee shop qui donne sur la place au Beurre, à Quimper. Il y a quelques semaines, j'ai sauté le pas et je me suis lancée moi-même dans la confection de l'un de ces mini-univers. L'occasion de remettre les mains dans la terre (mon jardinet étant toujours au point mort depuis un an et demi), ce qui n'a pas manqué de réveiller mon amour du végétal ; depuis, je ne peux plus m'arrêter, je bouture et multiplie mes plantes à n'en plus finir et je craque honteusement dès que je tombe sur un joli récipient en verre !
Je vous propose de suivre l'évolution de ces mini-écosystèmes en vous présentant certains d'entre eux et en vous parlant des problèmes que je rencontrerai (il y en aura sûrement) et, je l'espère, des solutions que je trouverai pour y faire face ! Voici donc mon premier coup d'essai, qui se compose de trois succulentes : une joubarbe classique (Sempervivum tectorum), un Echeveria 'Perle von Nürnberg' et un Aeonium 'Schwartzkopf', soit des petites plantes que l'on trouve partout (systématiquement en jardinerie et parfois même en grande surface).
Dans un bocal à poisson rouge, j'ai commencé par disposer une couche de pouzzolane assez épaisse (peut-être trop sur le plan esthétique d'ailleurs, on le voit sur la photo ci-dessous, mais il me semblait important de vraiment bien drainer l'ensemble). J'ai ensuite découpé un disque dans une chute de tissu, et je l'ai placé sur la pouzzolane. Enfin, j'ai mélangé à parts égales du terreau avec de la vermiculite avant de répartir le tout sur la pouzzolane, sur environ 5 cm d'épaisseur (le minimum possible pour pouvoir replanter les végétaux).
En m'aidant d'une cuillère à soupe, j'ai planté mes succulentes de la plus petite à la plus grande : d'abord la joubarbe, puis l'Echeveria et enfin l'Aeonium. J'ai terminé en disposant du gravier gris et des cailloux plus foncés, puis j'ai arrosé en veillant à ce que le niveau de l'eau au fond du bocal ne dépasse pas le haut de la couche de pouzzolane.
Le bilan au bout d'un mois
Les plus
- Les plantes se portent bien, elles poussent un peu mais pas trop. Je vais essayer de trouver un coin plus lumineux pour que l'Aeonium retrouve toutes ses couleurs, car il a verdi depuis que je l'ai rapatrié à la maison.
- Je n'ai pas arrosé une seule fois depuis le jour où j'ai fabriqué ce terrarium.
Les moins
- Après coup, je regrette de ne pas voir créé un peu de relief dans ma composition, qui me semble assez plate sous certains angles.
- Dans l'ensemble, le drainage et le substrat occupent trop de place, cela nuit un peu à l'équilibre général.
Voilà, je reviendrai bientôt avec d'autres terrariums, ceux-là plutôt avec des plantes de milieux humides, mes préférées :-)